Contact

Une journée d'Embrun-Man sur la R.A.M.

 

Chaque année, à l'approche du 15 août, la tension monte sur les bords du lac de Serre-Ponçon, à Embrun...

Partenaire de la course depuis quasiment ses débuts, notre radio associative - Radio Alpine Meilleure (R.A.M. pour les intimes) - se mobilise pour retransmettre en direct et en intégral - dès 5h30 du matin - sur ses ondes (100.2 à Embrun et 93.3 pour Guillestre et Queyras) mais aussi sur internet, les péripéties de l'épreuve, depuis la sortie de l'eau jusqu'à l'arrivée du dernier concurrent, à minuit passé ... Pas moins de 15 jours de travail préparatoire sont nécessaires pour offrir à tous les auditeurs-spectateurs massés le long des routes le maximum d'informations sur la course qui se déroule sous leurs yeux.

Malheureusement, l'EmbrunMan est si difficile et les écarts sont si grands qu'il devient vite impossible de donner les positions de chacun ... Le départ dans le plan d'eau d'Embrun, à 6h du matin et dans la nuit, est toujours un moment particulièrement impressionnant ... à la fois pour les spectateurs et les triathlètes (ceux-ci se dirigent grâce aux flambeaux des canoës-kayaks accompagnateurs) ! Mais plus encore que le départ, c'est la période d'arrivée des athlètes dans le parc à vélo (à partir de 4-5 h du matin, dans le silence feutré de la nuit encore noire, qui dégage un impression vraiment étrange...

Trois quarts d'heure plus tard et 3 km 800 de crawl dans les bras, le jour s'est levé ... et les premiers sortent de l'eau, sous les encouragements du très nombreux public déjà levé malgré l'heure très matinale! C'est ici que commence véritablement notre "course" à nous : relevé des positions, premiers écarts, ... et démarrage de notre studio mobile derrière les premiers concurrents. A peine sortis du parc à vélo, les triathlètes rentrent d'emblée dans le vif du sujet : à Embrun, pas de parcours plat pour s'échauffer et il faut attaquer d'entrée la première difficulté, la montrée des Puys (10 kms) sur une petite route de montagne. Mais déjà c'est la plongée sur le lac de Serre-Ponçon et la traversée du pont d'1km. Notre équipe, voitures + motos affine l'évolution des écarts, les regroupements, et déjà les premières impressions sur la forme de chaque concurrent sont retransmises aux auditeurs. Depuis notre studio fixe, installé sur la ligne d'arrivée, nous diffusons également les reportages effectués par nos reporters sur le site du parc à vélos : les "à-côtés" de la course permettent aux auditeurs néophytes de mieux comprendre l'importance de l'organisation d'une telle épreuve (poste de secours, postes de ravitaillements, stands divers, base des hélicoptères, ...).

Mais priorité au direct et à la longue transition de faux-plats montants qui amènent les coureurs sur les pentes du mytique Col de l'Izoard, gravi par sa face la plus dure, aux dires des spécialistes. Ici, le décor est grandiose et l'on retrouve des airs du Tour de France avec les spectateurs massés dans les lacets de la Casse-Déserte. Deux de nos reporters vont rester en poste fixe au sommet du col pour donner les écarts des poursuivants, des premières féminines et des coureurs du club d'Embrun. A peine le col franchi, c'est l'ahurissante descente vers Briançon à des vitesses vertigineuses : notre voiture a parfois du mal à suivre !

Le retour sur Embrun, dans la chaleur qui commence à devenir suffocante n'a rien d'une "longue descente tranquille" à cause du vent (souvent de face) et des trois ou quatre pentes très raides placées sur le parcours. A ce moment-là, le podium se dessine même si le dernier "col" (Côte de Chalvet qui surplombe Embrun) et la plongée sur le Plan d'Eau provoquent souvent des surprises : défaillances, chutes, ... Il est un peu plus de 12h30 et les premiers rentrent au parc à vélo (qu'ils ont quitté vers 7h), escortés par les motos des gendarmes ... et nos véhicules suiveurs.

Sous le soleil au zénith commence ce fameux marathon (2 boucles de 21 km...) constitué d'une succession de montée, de descente et de longs faux-plats entre Embrun et Durance... Notre voiture émettrice continue de nous renseigner sur les écarts, les dépassements, les défaillances (l'EmbrunMan s'est pratiquement toujours joué à ce moment-là de la course). Déjà le premier passage sur la ligne d'arrivée (il reste encore 21kms !) au milieu des vélos de plus en plus nombreux qui en finissent avec leur "étape du Tour", la première féminine (ovationnée par la foule), les premiers concurrents locaux, ...

Tout se précipite pour nous et il devient difficile de repérer tout ce petit monde qui passe devant notre studio fixe, sur la ligne d'arrivée !

Déjà 15h30 ... et cette dernière ligne droite commence à frémir, à l'approche de celui qui va succéder aux Gérard HONNORAT (1er vainqueur en 1984), Yves CORDIER, Philippe LIE (Champion d'Europe ici en 1993), Félix MARTINEZ-RUBIO, Hervé FAURE ou Marcel Zamora...
Pour nous, l'heure des interviews commence, pas toujours faciles au vu de l'état de fatigue des concurrents.

D'autres drames se jouent sur la ligne d'arrivée où l'heure fatidique du temps limite pour le parcours vélo (17h15) se profile avec les larmes de ceux qui ne pourront pas entamer le parcours pédestre. Ces drames coïncident souvent avec d'autres larmes, mais de joie celles-là, des premières féminines.

Notre voiture repart alors sur le parcours pédestre, pour continuer à donner des renseignements sur les concurrents toujours en course : les anonymes, les triathlètes handi-sport, les Embrunais, ... qui continuent leur effort sur les routes surchauffées, mais toujours encouragés par la foule présente le long des routes.

Le soir décline, la nuit arrive et c'est toujours l'incessant ballet des coureurs qui franchissent le ligne d'arrivée : les finishers ou ceux qui ont encore une boucle de 21 km à couvrir ! La magie d'Embrun opère alors, avec ces moments d'une rare émotions qui voient les tri-athlètes - souvent exténués - franchir les 200 m de la dernière ligne droite entourés d'une poignée d'enfants, parfois des compagnes, avant de recevoir le fameux tee-shirt "finisher EmbrunMan" ...

Déjà 22h, notre radio reste présente, avec les animateurs de l'épreuve, pour accompagner l'arrivée de ceux qui, jusqu'à minuit souvent passé, vont boucler LEUR EmbrunMan, après 18h d'effort pour certains !

La journée la plus longue de l'année s'achève alors ... et il reste à désinstaller tout le matériel car dans quelques heures à peine, il faudra faire partager aux auditeurs les meilleurs moments de cet EmbrunMan !