Image par Thomas Ehrhardt de Pixabay

Projet Hercule : la gestion des barrages pourrait échapper à la mise en concurrence demandée par l'Europe

Le 8 mai 2019, un millier de manifestants foulaient le pont de Savines-Le-Lac pour protester contre l’ouverture à la concurrence de la gestion des barrages hydrauliques. Deux ans après, de l’eau a coulé sous les barrages et les mobilisations pourraient avoir porté leurs fruits.

Après plusieurs demandes restées lettres mortes, la commission européenne avait lancé fin 2018 une procédure d’infraction contre plusieurs pays dont la France, les intimant à respecter le droit de la concurrence. En effet les barrages français sont à l’heure actuelle principalement gérés par EDF, dont l’état détient plus de 80 % du capital. L’Europe demandait donc à ce que ces ouvrages puissent être concédés à d’autres opérateurs, ce qui a suscité de vives réactions chez les élus et les habitants pour des raisons qu’explique Anne Debrégeas, ingénieure et chercheuse chez EDF, membre du syndicat SUD Energie.

Aujourd’hui il semblerait qu’à gauche comme à droite, l’on cherche à maintenir les barrages sous la coupe de l’État et que les défenseurs d’une gestion des barrages par le public aient « remporté une bagarre de l’opinion » estime Anne Debregeas.

Avec le projet Hercule porté par le gouvernement, le litige entre la France et l’Europe pourrait d’ailleurs prendre un nouveau tournant.

La mobilisation se poursuivra ce samedi 8 mai, à l’occasion de la journée nationale de résistance à la privatisation des biens communs. Dans les Hautes-Alpes le rendez-vous donné à 12h à l’usine du barrage de Serre-Ponçon pour un pique-nique.

Pour un décryptage du projet Hercule, qui vise à séparer l’activité d’EDF en trois entités, EDF Bleur, Vert et Azur, rendez-vous dans le Magazine du mercredi 5 mai 2021 à 9 h et 18h, avec Anne Debregeas.