Transports scolaires : Nouveau coup dur pour les Haut-Alpins

Les transports scolaires avaient déjà fait parlé d’eux l’été dernier, à l’occasion d’une spectaculaire augmentation du tarif pour les familles haut-alpines. La région, qui a récupéré la compétence de ces transports il y a 2 ans à la place des départements, avait décidé d’appliquer un tarif de 110€ par enfant, contre 15€ auparavant dans notre département.

Rebelote cette année, avec de nouveau une mauvaise nouvelle pour les familles. À la rentrée 2019, les jeunes hauts-alpins habitant trop près du lieu de scolarisation, entre 2 et 3 km, ne pourront plus bénéficier des transports scolaires. Chantal Eymeoud, vice-présidente de la région, explique cette mesure, qui avait été repoussée d’une année.

Une décision justifiée par le besoin d’harmonisation entre tous les départements de Provence-Alpes-Cote d’Azur. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas harmoniser vers une prise en charge dès 2 km ? Une idée que Chantal Eymeoud balaie d’un revers de la main.

Ce nouveau règlement des transports scolaires, est-ce réellement une obligation pour la région comme l’affirme la vice-présidente Chantal Eymeoud ? Non, répond Bernard Fourny, président de la FCPE. Le représentant des parents d’élèves cite ainsi deux exemples. Tout d’abord, le département aurait pu garder la compétence transport.

Autre exemple : la loi montagne. Cette législation s’applique sur l’ensemble du département. Elle oblige l’État à s’engager en faveur de plus d’accessibilité des transports publics.

La nouvelle organisation des transports scolaires n’était donc pas une obligation, selon la FCPE, la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves. La modification de la distance minimale de prise en charge des enfants ne fait qu’augmenter la colère de ces parents d’élèves, qui soulignent de nombreuses conséquences négatives.

Pour Chantal Eymeoud, qui est aussi maire d’Embrun, des alternatives existent pour les enfants habitants entre 2 et 3 km de leur école. La commune d’Embrun prendra ainsi à sa charge le transport de ces élèves.

La commune d’Embrun, va donc débourser 20 000 € supplémentaires pour acheminer ces élèves. La FCPE n’hésite pas à comparer ce genre d’attitude à celle d’un pompier pyromane. Bernard Fourny rappelle ainsi l’historique de la nouvelle organisation des transports scolaires.

Chantal Eymeoud souligne enfin que le nouveau tarif des transports scolaires, 110€ par enfant, offre de nouveaux avantages : les jeunes hauts-alpins pourront aussi emprunter les trains et bus régionaux à volonté. Bernard Fourny en profite pour rappeler que la majorité régionale avait promis beaucoup mieux.

Ce dossier des transports scolaires n’est pas près d’être refermé. En effet, la FCPE a lancé une action au tribunal administratif. Elle accuse la région de ne pas avoir suivi la procédure réglementaire pour établir son nouveau règlement des transports scolaires. Selon les parents d’élèves, avant de le publier, la région aurait dû consulter la Commission Départementale de l’Éducation Nationale, ce qui n’a pas été le cas. La CDEN a, a posteriori, émis un avis largement négatif à propos de ce règlement. Un avis qui n’a pas été pris en compte par la région.